L’occupation allemande de 1940 à 1944
Arrivé à Trouville-sur-Mer le 19 juin 1940, l’occupant prendra progressivement conscience de l’intérêt de cet emplacement stratégique exceptionnel pour la défense de l’entrée de la Seine et du port du Havre. Ainsi l’armée de terre allemande ne commencera les travaux d’implantation d’une batterie sur le site qu’au milieu de l’année 1941, soit un an après leur arrivée.
Six canons de 155 mm, d'origine française (Schneider-St.Chamond) d’une portée maximale de 18 à 20 Km, furent installés au centre du site sur des encuvements circulaires en béton. Dès décembre 1941 quatre pièces seront opérationnelles, les deux dernières le seront en février 1942. Un Poste de Direction de Tir, un Poste de Commandement, des soutes à munitions enterrées, des abris bétonnés pour les personnels, compléteront le dispositif d’une première génération d’ouvrages militaires.
Pour se protéger d’un éventuel débarquement des alliés; en février 1942, Hitler chargea l’ingénieur Todt de concevoir et d’édifier un mur de défense continu du nord de la Norvège aux Pyrénées plus communément appelé « Mur de l’Atlantique ». L’organisation Todt concevra et standardisera la construction en série de ces ouvrages et de leurs équipements qui seront dits de seconde génération.
Entreprises allemandes et françaises, requis français (embauchés de force), déportés, prisonniers de guerre des fronts de l’Est assureront 24h sur 24 la main d’œuvre nécessaire.
A la fin de l’année 1942, la RAF ayant conquis la maitrise du ciel fut en mesure d’effectuer des reconnaissances aériennes. L’étude des photos aériennes et les informations transmises par la résistance, justifieront les bombardements effectués sur ce site qui apparait comme un point de défense parmi les plus importants de la côte.
Pour se préserver de ce nouveau danger, dès le début 1943 les allemands creusèrent à 15 m sous terre, 250 m de galeries desservant les 6 encuvements par 6 escaliers. Ces galeries comprennent 25 alvéoles de casernement, 24 soutes à munitions, une infirmerie, deux sanitaires et deux citernes à eau. Le transport des munitions était assuré à l’intérieur de la galerie par un réseau de wagonnets sur voie étroite.
Début Janvier 1944 à la suite de l’intensification des bombardements, les allemands se virent dans l’obligation de construire des casemates pour protéger les canons qui étaient sur les encuvements. En fait, le 6 juin 1944, seules 3 casemates étaient achevées.
Ce faisant, les embrasures de ces casemates autorisaient un débattement de 120° englobant la baie de Seine et le port du Havre et interdisait tout tir latéral. La batterie de 155mm sur un encuvement du Mont Canisy - Photo BA Le canon de 155mm dans une casemate du Mont Canisy - Photo BA |